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L’apnée: comme si vous y étiez !

cwt D’abord on se prélasse en surface, on se ventile calmement, certains s’imaginent voguant dans le bleu du ciel, d’autres ferment les yeux et se laissent bercer, on s’imprègne de l’élément liquide pour ne faire qu’un avec lui. Puis vient notre tour de plonger, d’un signe de tête on indique à notre binôme que l’on est prêt à descendre. Une dernière bouffée d’air et d’une impulsion puissante nous quittons la surface. Les premiers mètres sont toujours les plus durs, il faut à la fois combattre la poussée d’archimède mais également compenser au niveau des sinus/oreilles, car la pression externe passe du simple au double à -10 mètres. On s’agrippe au filin et s’aide de ses mains pour descendre avec moins d’effort, la visibilité est quasi nulle, on garde juste en vue ce fil d’ariane qui nous guide inexorablement tout droit vers le fond. Il commence à faire froid et assez noir, on sent aussi les effets de la pression ambiante, à -20 mètres la pression est déjà de 3 bar, autrement dit 3kg/cm², mais cela reste supportable grâce aux qualités de déformation du corps humain. Soudain on distingue une forme claire, on se rapproche, c’est un char, disposé là par les gestionnaires de la carrière, étrangement il y fait clair au fond contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient croire. De temps en temps on croise un esturgeon ou un brochet, sinon on s’amuse à rentrer dans le char et à ressortir par les écoutilles mais on ne s’attarde guère trop, il va falloir songer à la remontée. Ce même cable qui nous a conduit au fond, nous guide maintenant vers la lumière. Il faut donner quelques bons coups de palmes pour se décoller du fond car à cette profondeur on coule, alors qu’aux environs des -10 mètres on entre en flottabilité positive, à partir de ce seuil on se laisse ainsi remonter lentement sans effort par la poussée d’archimède. Une fois en surface, on reprend un bon souffle et on fait signe à notre binôme que tout va bien, c’est à lui maintenant de plonger.

Pourquoi tant d’effort pour si peu tu vas me dire ? Parce qu’au fond on est seul face à soi-même, les problèmes de la surface n’ont plus de raison d’être, rien ne peut nous parasiter l’esprit, le corps lui-même s’oublie, nos battements de coeur se font si lent qu’on ne les entend plus. Tout fonctionne alors au ralenti, la sensation que cela procure est difficilement descriptible tellement cela est intime, je ne peux que t’inviter à le vivre !

Par turlututu | 01 jan 2010 | Apnée | Imprimer | Partager